Me Shozo AWAZU était 9e dan Kôdôkan de Jùdô. Il a grandi avec le Jùdô, qui fait partie intégrante de sa vie.
Né le 18 avril 1923 à Kyoto, il commence le Jùdô à 10 ans, à 13 ans, il est ceinture noire. Il obtient le titre de champion du Japon par équipe à 15 et 16 ans. Il atteint le grade de 6e Dan de Jùdô à l’âge de 26 ans. Il est expert en ne-wasa (Jùdô au sol) reconnu mondialement. Lorsqu’il rejoint Kawaishi le 5 juillet 1950, il pense alors rester en terre française pour un an. Aujourd’hui, il y vit toujours. Après 28 jours de bateau au 54ème pont de « La marseillaise », il débarque à Marseille où il est accueilli par de nombreuses ceintures noires dont Jean ZIN et CARREGA .Il donne un premier gala à Marseille où il est opposé à 14 ceintures noires ; d’autres galas suivent dont un à Paris où il est opposé aux meilleures ceintures noires. Il triomphe en grand champion. Les judoka présents comprennent combien il est nécessaire de s’entrainer pour atteindre un tel niveau technique. Dans les années suivantes Shozo AWAZU dispense ses précieux conseils aux petits clubs, aux internationaux de l’équipe de France, à la formation des arbitres. Il ne pense qu’au judo devenant ainsi l’ami de tous. Son épouse le rejoint plus de deux ans plus tard, et leur fils Kozo naît en France. C’est l’un des fondateurs du Jùdô en France. Il représente l’histoire, la connaissance, l’éthique et le savoir ancestral. Il fait partie de ceux qui sont à l’origine du Code Moral du Jùdô. Habitant Fontenay depuis 1956, il a insufflée l’esprit japonais au Jùdô français en contribuant à son développement.
Son enseignement de qualité s’avère rapidement indispensable, et mène l’équipe de France à la victoire, lors des premiers championnats d’Europe, en 1951. Aujourd’hui, la Fédération française de Jùdô (F.F.J.D.A.) lui doit beaucoup, puisqu’elle compte parmi les trois premières fédérations françaises, en termes d’importance, après celles de football et de tennis, et la France se place parmi les meilleures nations dans cette discipline. En outre, l’équipe de France prévoit dans son calendrier annuel un mois d’entraînement au Japon. C’est dire si l’esprit originel de cette discipline reste préservé en France.
Il avait pris sa retraite officielle en 1988, mais à la fédération, tout le monde le connaît. Il y traînait toujours ses guêtres, et continuait à officier en tant que conseiller technique. Des conseils précieux, autant pour les combattants aguerris que pour les novices. Si vous lui demandiez quand il songera à ranger son kimono, il vous répondait en souriant : « jamais ! Le Jùdô participe de l’équilibre avec et dans la vie ». Il a été décoré de la légion d’honneur à 76 ans, et il fut médaillé de l’empereur du Japon, ce qui est encore plus rare. Discret et disponible, il participait depuis plus de cinquante ans au développement du Jùdô français. Certains disent de lui qu’il en était l’âme… Il nous a quitté le 17 mars 2016.